La participation consciente

La participation consciente est une manière différente d’envisager la transaction, la contrepartie de services et de produits. Elle invite à une responsabilisation des acteurs de l’échange, avec transparence et équilibre.
Elle renforce la conscience de la valeur perçue de la prestation, et la prise en compte des moyens matériels et motivations de chacun.e qui en bénéficie.

« Dans notre société, aujourd’hui, l’on connait le prix de tout et la valeur de rien. » – Paraphrasé d’Oscar Wilde


Comment ça marche…

La participation consciente est la somme que l’on décide en conscience de rétribuer pour le bienfait, ou le bénéfice que l’on a reçu. L’on voudrait que le bénéfice* reçu par un produit ou un service, soit récompensé par une juste et sage contrepartie.

  • Le montant de la participation est fixé par celle et celui qui bénéficie de la prestation, du service, et non pas par qui produit la prestation ; cela lui permet de décider selon son appréciation et ses moyens comment valoriser justement le bienfait.
  • La participation fait toujours l’objet d’un temps d’explication et de partage en début d’expérience; cela permet de préciser des éléments qui pourront être pris en compte pour la valorisation (voir aussi « Comment calculer », plus bas).
  • Elle est obligatoire, en francs suisses, mais peut prendre d’autres formes (euros, nourriture, objet, service).
  • La remise se fait de façon non-anonyme et confidentielle, sans justification de la somme donnée, à la fin de la prestation (stage, séminaire, etc.). Cela permet d’assumer de façon responsable ce que l’on peut ou ce que l’on veut donner.

Modes de paiement non-anonymes et confidentiels : Applications Twint ou Revolut, Remise en cash, sous enveloppe nominative.

* le mot bénéfice peut prendre des connotations différentes; voir la section ci-dessous sur ce sujet


Comment calculer…

Comment et combien valoriser un service est une démarche qui n’est pas aisée pour tou.te.s ; nous donnons ici quelques lignes directrices.
L’intérêt que nous voyons dans cette approche est qu’elle engage à se questionner sur ses modes de consommation et d’échange : elle demande à considérer l’énergie qui a été mobilisée pour délivrer un service, prendre conscience de cette valeur, et lui donner une contrepartie juste. Elle est éminemment responsabilisante pour tous les acteurs de l’échange.

Faisons 4 pas pour atteindre une valorisation consciente:

  1. Les frais : Ce que vous avez reçu nécessite certainement des frais directs (location, agréments, repas, hospitalité, frais d’utilisation d’équipements et d’infrastructure, licence ou matériel de communication) : quels sont les frais qui ont dû être engagés pour vous faire bénéficier de ce que vous avez reçu?
  2. Le temps et l’énergie investie : Souvent, pour un service, la part la plus importante de sa valeur est le temps qu’a nécessité la production de ce que vous avez reçu (préparation, production, transmission), mais aussi la formation, l’acquisition de connaissance ou de savoir-faire : combien d’énergie, de temps a été consacré à faire en sorte que vous ayez reçu ? par combien de personnes ?
    Pour déterminer la valeur du temps investi, il est possible de comparer le coût de l’heure du mécanicien de notre voiture, de la séance d’un masseur, d’une femme de ménage. Mais aussi ce que nous dépensons pour une heure de cinéma, une heure de tennis, une demi-journée de ski ou de formation, ou une entrée dans un parc d’attraction.
  3. La répartition des coûts : Il faut aussi prendre en compte le nombre de personnes qui se partagent le service : la répartition est différente pour une heure de formation individuelle ou collective… : combien reçoit celle et celui qui a offert le service, comme contrepartie ? que cela représente-t-il par rapport à ce que je donne à d’autres « fournisseurs » (mécanicienne, masseur, formatrice, dentiste) ?
  4. Vos moyens et ce que vous voulez rendre possible : Finalement, les moyens qui sont les vôtres en général, et en ce moment en particulier, sont aussi à prendre en compte pour définir à quelle niveau la participation peut se monter pour vous. Cela permet de questionner sa relation à l’argent, et aussi la part de son propre revenu que représente la somme que l’on aimerait remettre. Cela permet d’équilibrer ce que l’on donne avec ce qui est nécessaire à son équilibre financier : doit-on se limiter à moins que la valeur de la participation que l’on a arrêtée ? peut-on se permettre de donner plus ?

En donnant plus :
– vous participez à la solidarité envers celui qui produit le service, pour les participations inférieures au seuil d’équilibre financier de l’activité.
– Vous contribuez au développement et la réalisation de projets futurs.
– Vous contribuez à permettre le maintien ou l’amélioration de ce qui sera produit dans le futur, et dont vous pourrez profiter.
Vous investissez dans ce qui vous procure du bienfait, en engendrant du bénéfice.

Le participant est donc invité à une démarche de questionnement par rapport à ses choix et la qualité de ses échanges.


« Aujourd’hui, les gens, connais-
sent le prix de tout et la valeur de rien ».
– Oscar Wilde


Un mot sur le bénéfice

Qu’est-ce qu’est le bénéfice que l’on reçoit d’un service ou d’un produit ?
Le mot « bénéfice » peut être compris de diverses manières: Aujourd’hui, pour beaucoup, « bénéfice » porte une connotation négative, liée au profit, ou à l’exploitation excessive des personnes et des ressources; le mot est souvent une expression du regard critique porté sur les systèmes capitalistes, cherchant à maximiser le profit.
Le bénéfice est aussi un « surplus » qui est perçu par celui qui vend un bien ou un service. Souvent, il représente la marge, le revenu de la personne qui offre le service; il est souvent son salaire. Le bénéfice de la prestation est donc un « bienfait » pour qui est rétribué pour ce qu’il produit, mais aussi pour qui reçoit et prend un bienfait « à son bénéfice ». Nous préférons retenir cette définition pour la participation consciente: y voir le « bienfait » qui est reçu, et la juste récompense pour l’attention et le temps investi pour offrir.

éthym. :
bénéfice, n.m
[be.ne.fis]
lat. beneficum
(« bienfait »)


Merci à …

Nos remerciements à celles et ceux qui nous ont inspirés, par des discussions, des lectures ou des expériences. Cette page reprend largement le contenu des explications des deux organisations ci-dessous, investies dans l’exploration de nouveaux modèles d’échanges.

BASE – Bouddhisme Action Sociale & Engagement
http://www.bouddhisme-action.net/la-participation-consciente/

UdN – l’Université du Nous (Explorons le faire-ensemble)
https://hum-hum-hum.fr/info/participation-consciente/partenaires/contact#Participation_Consciente (anc. http://universite-du-nous.org/participation-consciente-reliance-collective-certaine-contribution-monde/)
Vidéo : https://vimeo.com/173323031